Double greffe du poumon chez un enfant de trois ans sur le site de l’Hôpital Marie-Lannelongue

Le Professeur Dominique Fabre et son équipe ont procédé à cette intervention rare dont la pleine réussite devra encore être confirmée dans les prochaines semaines. Ce succès plaide pour le don d’organes, dont la Journée Nationale se tient le 22 juin.

La transplantation des deux poumons chez un enfant de trois ans est une intervention très peu pratiquée en France puisque c’est seulement la 3ème fois qu’elle a lieu. Le Pr Dominique Fabre, MD, PhD à l’Hôpital Marie-Lannelongue, au sein du service Chirurgie Vasculaire et Thoracique – Centre de l’Aorte / Transplantation cardio-pulmonaire, a procédé à cette double greffe la semaine dernière avec son équipe et en collaboration avec les services de pédiatrie et pneumologie de l’Hôpital Trousseau.
Le jeune patient, qui se porte très bien, souffrait d’une maladie dégénérative du poumon et avait fait un arrêt cardiaque dans la semaine précédant l’intervention. Il était depuis plusieurs mois dans l’attente d’une transplantation en super urgence.

Un geste technique

Le premier obstacle pour pouvoir réaliser une intervention de ce type est tout d’abord l’accessibilité à un greffon de bonne qualité : l’accord des parents d’un jeune donneur est indispensable.

La difficulté du geste est ensuite bien réelle : « C’est une technique que l’on pratique beaucoup chez les adultes et aussi, dans une moindre mesure, chez des adolescents. Mais il est certain que, techniquement, c’est un peu plus difficile car les bronches sont toutes petites », explique le professeur Fabre, qui insiste sur le nécessaire travail en équipe pour mener à bien une telle opération.
Au préalable, un de ses assistants s’est ainsi déplacé dans un autre centre pour procéder au prélèvement du greffon, dont les conditions de conservation doivent être optimisées : plus la durée d’ischémie est courte et meilleurs sont les résultats. De même, avant la transplantation, la prise en charge par les anesthésistes est importante pour endormir l’enfant dans de bonnes conditions, l’apaiser et ainsi éviter qu’il ne soit angoissé par la séparation avec ses parents. Les deux pédiatres qui s’occupaient de l’enfant quand il était hospitalisé à l’Hôpital Trousseau avec des pneumothorax itératifs étaient par ailleurs présents pendant l’opération.

Un besoin de greffons

Ce travail collaboratif a également fait intervenir le Dr Séverine Feuillet, pneumologue et le Dr Régine Roussin, chirurgien cardiaque-pédiatrique à l’Hôpital Marie-Lannelongue ainsi que le Dr Nadia Nathan, pneumologue à l’Hôpital Trousseau, qui participent actuellement à la réflexion pour monter en France un programme de transplantation cardiopulmonaire pour les enfants de moins de cinq ans. Sa création sera favorisée par des succès comme celui que vient de connaître le professeur Fabre : « C’est assez enthousiasmant de pouvoir offrir cela à des parents qui sont en attente depuis des mois et qui pensaient que toutes les portes étaient closes ».
Un tel succès nécessite toutefois l’accès à des greffons de donneurs jeunes : « C’est un état d’esprit des familles de faire le choix de donner. Derrière un accident, il peut y avoir un enfant sauvé ». Un message qu’il souhaite faire passer, alors que la Journée nationale de réflexion sur le don d’organes et la greffe et de reconnaissance aux donneurs se tiendra le 22 juin.

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Alix Fournier, chargée des relations presse
Fabienne Rouhier, directrice des relations presse
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